Vision à distance

Le projet StarGate (4/5)

Cet article est la suite du troisième volet sur le projet Stargate.

Les voyants recrutés au SRI venaient tous d’univers très différents. Pat Price qui fut parfois désigné comme le rival d’Ingo Swann, commença sa carrière en tant que policier dans la région de Burbank en Californie pour finalement être intégré dans les équipes du SRI. Chaque voyant avait ses propres spécificités au sein du SRI et Pat Price était de loin le plus précis des voyants. Cette habileté qu’il avait à intégrer un maximum d’informations lors de ses séances lui permit de contribuer aux programmes Scannate et surtout le projet Stargate . Ce sont également ses dispositions exceptionnelles qui sont à l’origine des rumeurs de jalousie de la part de Swann. Lors d’une séance de vision à distance, Pat Price réussit à décrire une base secrète soviétique qui contenait une grue d’un nouveau genre. Il avait réussit à pousser le détail à son maximum lors de sa séance, si bien que quelques temps plus tard, lorsque les espions de terrain prirent des photographies de cette grue, aucun détail ne manquaient, pas même les huit roues qui soutenaient la structure.

À gauche la photo de la grue prise par un espion sur le terrain, à droite le croquis de Price fait auparavant.

Il existe un autre protocole appelé Remote Influencing qui mêle les techniques de vision à distance et d’influence de l’esprit, ayant pour but de forcer un individu à révéler ses secrets. Lyn Buchanan est à l’origine de ce protocole d’interrogatoire et d’influence à distance.  Buchanan était un militaire qui participa avec Ingo Swann aux projets de vision à distance de 1984 à 1992. En plus d’être un excellent voyant, il s’occupait de la formation des nouvelles recrues. Actuellement, Buchanan est en charge d’un institut privé de formation : P->S->I. Il pris part activement à l’espionnage et surtout au contre-espionnage psychique. Son but était d’obtenir des informations à la manière d’un inspecteur de police. Tandis que Swann décrivait des cibles dont la CIA trouvait un intérêt, Buchanan voulait devancer cette approche en obtenant des détails sur les cibles qui pourraient avoir un intérêt pour la CIA. Voici un exemple qu’il relate lors de ses conférences.

Au cours d’une mission en ex-URSS, un agent sur place informe sa hiérarchie qu’une base militaire pourrait être camouflée sous le couvert d’une innocente entreprise d’import-export. Les informations sont minces, le nom de l’entreprise est inconnu et peu de gens sont au courant. Néanmoins, l’agent arrive à connaître l’identité d’un membre de cet hypothétique entreprise. C’est à cet instant que Buchanan entre en action. Dans son bureau, à des dizaines de kilomètres de là, Buchanan entame une séance de vision à distance. Il tente de se projeter mentalement à l’endroit où cet ouvrier se rend pour sa seconde vie, mais c’est un échec. Buchanan et ses collègues analysent alors les conclusions et pensent que l’information recherchée est tellement sensible qu’une sorte de “barrière psychique” empêche toute information de filtrer. L’esprit semble avoir ses limites mais Buchanan n’en démord pas, il veut obtenir les renseignements. Il proposa alors une approche différente : l’influence à distance. Au lieu de se projeter toujours mentalement sur le lieu, Buchanan se projeta sur l’esprit de l’individu. Il raconte que sa séance de vision à distance consista à décrire les pensées de l’ouvrier ciblé. Ce fut un succès en demi-teinte car Buchanan ne pu obtenir que des émotions et des pensées relatives au secret, à l’interdit et au silence. C’est alors que l’idée lui vint de modifier radicalement le protocole initial afin d’intervenir directement sur les émotions éprouvées par l’ouvrier au sujet de son secret. Buchanan réalisa une troisième séance de projection sur l’individu. Il superposa aux pensées de l’ouvrier de nouvelles images mentales. Cette injection d’images devait modifier  les émotions de l’ouvrier liées au bâtiment secret et permettre de faire sauter les verrous mentaux qui empêchaient jusqu’alors Buchanan d’accéder aux informations. Il associa donc à l’entreprise sous couverture, l’idée d’un paysage agréable afin de diminuer l’image stressante et secrète qui y était incluse. Aussi, il superposa à la porte d’entrée de l’entreprise l’image du fils de l’ouvrier. Buchanan ajouta ensuite une sensation de fierté pour le père de voir son fils s’intéresser à son métier. Cette manoeuvre mentale devait permettre de remplacer le blocage et le secret lié à la porte, par l’autorisation, l’envie et la fierté de montrer ce qu’il y a derrière. Buchanan associa dans l’esprit du travailleur un mécanisme d’habitude, alliant fierté et communication envers son fils. La barrière psychique fut levée au travers de cette interface familiale et ces émotions injectées artificiellement dans l’esprit de sa cible. Buchanan réussit alors l’impossible en obtenant le lieu et le nom de l’entreprise factice, mais également en découvrant son activité d’assemblage de sous-marins nucléaires. Le remote influencing était né.

Il a été reconnu que le développement des projets d’espionnages psychiques aux États-Unis fut décisif quant à l’issue du conflit entre les deux puissances. Ces projets d’espionnage n’ont pas seulement bénéficié aux militaires. En effet, pendant les vingt années de développement de la vision à distance pour l’espionnage, chacune des avancées a été publiée, ce qui a permis de mettre en lumière ces phénomènes et d’inspirer le grand public.

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