Parmi toutes les théories autour de la localisation de la conscience, une dernière a particulièrement retenu notre attention : la Théorie de l’Information Intégrée (ou Integrated Information Theory) développée par le psychiatre et neurologue Guilio Tononi de l’université du Wisconsin-Madison aux États-Unis d’Amérique.
Le professeur Tononi s’est basé sur une réflexion à propos de notre perception du monde. Nous sommes capables d’un très grand nombre d’activités, comme écouter de la musique, discuter, lire un livre, regarder un film, etc. Toutes ces informations sont acquises dans leur entièreté à chaque perception : il est impossible de n’écouter consciemment que d’une oreille ou bien de ne voir qu’avec les images de son œil droit.
Source : Magazine Cerveau, Science et Conscience, Juillet 2017 (ISSN : 2266-0291)
En plus d’être complète, les informations sont intégrées. Pensez à un film : la bobine est constituée d’une série d’images sans lien direct entre-elles. C’est notre interprétation qui liera les informations de ces images nous permettant d’apprécier le film.
Tononi propose le postulat suivant : la quantité d’informations intégrées correspond au niveau de conscience de l’individu. Afin de mesurer cette quantité, les mathématiques nous apportent un début de solution : l’entropie. Rudolph Clausius caractérise l’entropie comme l’état de désordre d’un système. Plus l’entropie est faible, plus les informations du système (notre conscience) sont intégrées entre-elles. C’est à partir de cette hypothèse que l’entropie est capable de caractériser n’importe quel système : humains, animaux, bactéries, molécules, etc.
L’interconnexion de tous ces systèmes est ainsi la conséquence de l’hypothèse de Tononi. Tononi apporte une brique supplémentaire à la théorie globale du panpsychisme et à la non-localité de la conscience. Son modèle mathématique nous permettra peut-être dans le futur à comprendre les mécanismes d’échanges d’informations entre individus.
