Nous avons longtemps hésité à publier nos travaux autour du sujet de la recherche de personnes disparues par vision à distance. Ce sont souvent des expériences personnelles, imprégnées d’espoir mais aussi de tristesse. Si nous avons choisi de vous relater ces faits, c’est avant tout pour tenter de comprendre comment ces événements peuvent être perçus et analysés par un voyant à distance.
Par un souci de discrétion, nous masquerons le nom de personnes et des lieux.
Tout commença un soir du mois de Mai 2018. Emmanuel reçu un courriel d’un ami habitant à une cinquantaine de kilomètres de là, inquiet de ne plus avoir de nouvelles de sa voisine. Cela fait deux ou trois jours qu’elle ne répond plus au téléphone ni à sa porte. Notre ami n’est pas rassuré car ce n’est pas dans les habitudes de sa voisine de s’absenter plusieurs jours sans prévenir ; il pense au pire. Les gendarmes ont été prévenus, mais la dame de 74 ans reste introuvable. Nous décidons de l’aider à deux, en suivant un protocole en double aveugle que nous utilisons habituellement pour la recherche de personnes disparues. Nos seules informations sont le prénom, le nom et l’âge de la personne. Nous ne connaissons pas son adresse, sa ville ni même son visage.
Comme pour toute séance de vision à distance, je commençe par suivre le protocole CRV (Controlled Remote Viewing, défini par Ingo Swann). Ce protocole permet d’identifier un premier « signal », c’est-à-dire capter des informations relatives à notre recherche (notre livre vous propose de comprendre et pratiquer pas à pas cette technique). Les premières informations reçues sont très claires : pont, sol, boue, rivière, fleuve.
Ces premiers mots me glacent le sang ; dois-je m’attendre au pire ? L’humidité s’ajoute à l’idée de pont, qui devient pour moi comme une obsession. Je me retrouve comme « piloté » pour le dessiner, faire une esquisse, je « dois » accepter que ce pont est important.
Suivent ensuite des mots dans mon esprit, comme une évidence : la Garonne (nous choisissons de donner le véritable nom ici). Ma séance continue et je commence à esquisser cette rivière / fleuve / Garonne, à côté d’une maison écluse. Cette rivière devient canal sous ma plume pour enfin me laisser capter des informations plus détaillées comme des bottes de pêcheur, un endroit propice aux poissons.
En plus des mots et des dessins que je note à vive allure, je ressens comme une tristesse, un état de lassitude. Je décide de faire une pause. Les séances de recherche de personnes disparues peuvent être éprouvantes, des pauses régulières sont nécessaires.
Un instant de repos plus tard, je reprends mes recherches. Cette fois-ci, je décide de procéder en décrivant les lieux telle une carte routière. Je commence à dessiner une route longeant un fleuve. Je fais rejoindre ce fleuve par un canal puis une petite rivière. J’identifie le pont : il chevauche le canal par le Nord. Enfin, je note à la jonction du fleuve et de la rivière un cercle : la personne disparue se trouverait ici.
Avec Emmanuel, nous procédons chacun de notre côté sans nous concerter. Le lendemain, nous comparons nos résultats : ils sont très proches. Nous rapportons nos résultats à notre ami qui il nous confirme alors la proximité d’un pont par rapport à la maison de sa voisine et nous donne enfin l’adresse. En observant les lieux sous Google Maps, nous découvrons immédiatement l’endroit : il est proche du fleuve, d’un canal, sa maison-écluse et un peu plus à l’Est, une petite rivière rejoint fébrilement le bras de l’imposante Garonne. Comparé à nos estimations, l’endroit est localisé. Notre ami s’y rendra avec les gendarmes et hélas, ils y trouveront la pauvre victime. Après enquête, elle se serait effectivement rendue sur le pont pour y mettre fin à ses jours.
La recherche de personnes disparues est une expérience très éprouvante car nous avons, lors de nos séances, vécus les derniers instants de cette malheureuse. À aucun moment nous n’étions capable de statuer sur sa bonne santé. Rien ne pouvait nous rassurer ou bien nous inquiéter. Dans nos deux séances : « la personne était là ». Comment maintenant conclure ? Cela signifie-t-il que notre esprit ou bien une empreinte de nous-même resterait visible (mentalement) même après la mort, telle une silhouette psychique ? Comment expliquer la précision que nous avons pu obtenir malgré le stress engendré mécaniquement par ce type de recherche ? Je ne pense pas que nous puissions y répondre maintenant et après réflexion, nous ne sommes pas sûrs de vouloir recommencer une telle expérience à nouveau.